Introduction

Texte explicatif sur le parapente, à l'intention des non (encore) volants

Un mot en vert renvoie au .

Les dessins humoristiques sont de Jean-Paul Budillon, parapentiste aussi.
Initiation partir, c'est courir un peu

Comme beaucoup, je rêvais depuis l'enfance de voler.
Il y a quelques années je faisais de l'escalade, qui reste pour moi le plus beau sport (mais c'est une autre histoire...), et mon club, entre autres activités, proposait une initiation au parapente ; c'est la façon la plus rapide de voler par soi-même... J'ai donc commencé par une semaine de stage dans les Alpes (au Queyras, près de la frontière italienne ; une belle région pour la randonnée).

Au début, on fait de la pente-école pour apprendre les manipulations sur un terrain. Il y a aussi un peu de cours théoriques (réglementation, aérologie...). Puis quelques sauts de puces quand le vent est sage.

Et au bout de trois ou quatre jours, c'est le "grand vol", avec un moniteur au décollage et un à l'atterrissage donnant des directives par radio (talkie-walkie) : sensations garanties ! 300 m de dénivelée, suspendu dans le vide, pour deux minutes inoubliables. Aucune autre activité ne donne cette sensation de liberté et de fragilité, d'être comme un oiseau, ou plutôt un avion en papier, car le pilotage, la vrai liberté de mouvement, se sera pour plus tard.

Libération, Progression Aides-toi, le ciel t'aidera

Aux vacances suivantes, je repars pour un deuxième stage de cinq jours, dit "de perfectionnement", dans le Diois (Vercor). De nouveaux exercices : oreilles, approches, permettent de remplir un Carnet de vol. L'année suivante je me dis qu'un stage par an ça n'est pas assez pour progresser ! J'apprend alors l'existence d'un club à Paris ! Les Canards Sauvages, associé à une école, Lézard Volant. Ils ont un terrain de treuil à 130 Km de Paris : on s'attache comme un cerf-volant ou un planeur, d'abord à un treuil fixe pour débuter, puis tiré par une voiture ; on se largue en altitude. Il y a aussi des sorties organisées en montagne.

Satellisation Elévation

Il faut encore faire quelques stages avant d'être autonome et devenir vraiment un homme (libre ?) volant. Une quarantaine de vols plus tard, j'ai obtenu le brevet de pilote. Après l'achat d'un parapente, je pouvais alors voler avec le club, c'est à dire sans moniteur, sans radio, sur des sites inconnus, dans des conditions nouvelles, bref encore une période de doutes, de prises décisions et de risques, d'approches à négocier, avec atterrissages sauvages, avant de vraiment s'amuser.

Logo Volgang Le parapente est très ludique : on joue avec le vent (ça peut être le contraire aussi !), sa faible vitesse, 20 à 45 Km/h permet des concours d'acrobatie et de précision d'atterrissage.

On peut aussi s'amuser en s'entraînant (ou l'inverse) à faire des exercices et manipulations au sol.

Fin 1997 s'est créé un club entre copains, nommé Volgang. Nous faisons une réunion par mois au resto : échange de photos, récit des exploits, recherche de prétextes pour boire un coup, préparation des sorties, répartition des voitures, rouler la nuit ? camping ou gîte ?

Beaucoup de sorties se décident le vendredi soir, car tout dépend du vent. Des numéros de téléphone et des sites Internet donnent les prévisions météo sur toute la France, et parfois sur place des balises radio indiquent régulièrement la force et la direction du vent.

Explications, technique, pratique ça dépend si i'y a du vent

Pourquoi "vol libre" ? : pas de moteur, décollage à pied (non, on ne saute pas en parapente, on décolle !), ça se passe dans la nature ; on peut voler partout, il faut juste l'autorisation du propriétaire du terrain de décollage et d'atterrissage, et une licence assurance. Il y a quand même quelques règles (limitation d'altitude, couloirs aériens interdits, survol des villes limité). Il n'y a que quelques sites en France où le brevet est obligatoire, et encore, jamais contrôlé.

Particularité du parapente : c'est une aile molle, en toile style spinnaker de bateau, qu'il faut gonfler avant de décoller, alors qu'un parachute s'ouvre même en chute libre et un Deltaplane doit être assemblé avant l'envol.

La préparation de la voile se fait en une quinzaine de minutes, il faut attendre ensuite une bouffée de vent de face et hop ! Le parapentiste va alors essayer de se maintenir en l'air le plus longtemps possible grâce aux ascendances qui sont en gros de deux types :
- dynamiques : le vent rencontre un obstacle et va monter pour le franchir ;
- thermiques : l'échauffement du sol par le soleil déclenche des colonnes montantes dans lesquelles on tourne comme les oiseaux. Les nuages se forment en haut de telles colonnes d'air humide. Un thermique peut monter à plus de 10 m/s !

Les vols varient donc beaucoup en fonction de la force de ces ascendances et du dénivelé. Ils peuvent durer plusieurs heures (limité par la durée du jour ou les besoins naturels...).

La distance parcourue se mesure du point de départ au point d'arrivée, malgré les nombreux zigzag et spirales intermédiaires, le record du monde étant actuellement (décembre 2008) de plus 500 Km en Afrique du Sud ! (précédemment 460 Km au Brésil en novembre 2007) ; et le record de France de 328 Km tout de même, en plaine ! (Juillet 2009)
les long vols s'appellent des cross car dans ces conditions ils faut passer d'une vallée à une autre en traversant les montagnes. Certain pratiquent le "vol bivouac" c'est à dire sur plusieurs jours en campant là où ils arrivent à la fin de la journée.

On vole en toutes saisons ; seuls la pluie ou le vent trop forts interdisent le vol. On peut aussi passer de longues heures à attendre les bonnes conditions, pour finalement faire un plouf ! ou faire 450 Km en voiture pour se prendre 50 Km/h de vent dans le nez au Puy de dôme ! Il nous arrive d'aller en Normandie pour une journée, ou dans le massif central ou les Hautes Alpes pour un week-end ! Un beau vol se mérite...

Le pilotage se fait à l'aide uniquement de deux freins, comme les véhicules à chenilles.

On peut atterrir sur quelques mètres carrés ; il reste alors à remonter au décollage si on n'a pas pu se poser au sommet. La récupération des voitures restées en haut, ou des pilotes partis à l'aventure (on dit la "récup") est souvent un problème demandant de l'organisation pour éviter les pertes de temps. Le téléphone portable rend de grands services dans ce cas (quand ça passe ! c'est pas toujours le cas en montagne...).

Organisation liberté surveillée

La Fédération Française de Vol Libre regroupe les pratiquants de parapente, deltaplane, rigides (mini planeurs) et depuis peu, cerfs-volants et Kite surf. Les régions sont chapeautées par des ligues.

La FFVL achète ou loue des terrains pour en assurer la gestion. Il arrive qu'un site soit fermé suite à des accidents ou des négligences.

Une visite médicale est requise tous les deux ou trois ans pour obtenir la licence qui coûte 70 € pour un pilote "ordinaire".

Il faut compter 400 € pour cinq jours de stage. Il y a des écoles un peu partout en France.

Les noms des clubs et écoles sont souvent évocateurs : Les gens d'air, ABC d'air, Sup'air, Les passagers du vent, Les Volplanautes, Arcs-en-ciel, S en ciel, Aile émoi, Potes-en-ciel, Puy Mary Popins...

Un baptême en biplace par un professionnel coûte de 50 à 80 € pour 10 à 20 minutes de vol. Au club VolGang nous avons acheté un parapente biplace, ce qui permet de proposer des baptêmes à moindre coût, tout en essayant une pratique nouvelle.

Pour s'entraîner à bien réagir en cas d'accidents, il existe des stages de Simulation d'Incidents de Vol, se pratiquant au dessus de l'eau et avec un parachute de secours.

Des séances de jeté et repli du parachute de secours sont organisées de temps en temps pour contrôler le matériel et se tenir prêt.

Construction, Fabrication Accroches toi !

Le grand intérêt du parapente est sa petite taille qui lui permet de tenir dans un gros sac à dos de 15 / 20 Kg tout compris ; on peut donc l'emporter à pied, en voiture, en train ou en avion.

Il provient de l'amélioration du parachute pour l'entraînement des parachutistes sans les inconvénients de l'avion, et pour permettre aux montagnards de redescendre plus rapidement et à moindre effort des sommets.

Le parapente à un profil d'aile d'avion qui, ajouté à un déplacement dans l'air, donne la portance. A moins de 20 Km/h il décroche et dans le meilleur des cas il se comporte alors comme un parachute.

Voir l'image dans le en fin d'article pour les principaux éléments le constituant.

Les parapentes sont classés en catégories, selon leur degré de performance et de tolérance aux turbulences à la suite d'essais réalisés par un organisme indépendant (standard, performant, compétition). Petit à petit les performances s'améliorent ainsi que la facilité d'utilisation et la fiabilité.

En plus de l'aile d'une valeur de 2200 à 3000 €, il faut une sellette (siège + sangles + poches + protection dorsale) d'une valeur de plus de 250 €, un casque (100 à 200 €), de bonnes chaussures, et éventuellement divers accessoires : alti-vario (appareil de mesure d'ascension) 300 €, radio 300 €, parachute de secours 500 €, combinaison, GPS, boussole...

Des variantes existent :
- Paramoteur : une hélice dans le dos permettant de décoller sur le plat et sans vent,
- La "Cage" : assemblage de tubes placés entre le pilote et les suspentes donnant un contrôle plus poussé de l'aile.

Malgré le marché peu étendu et les prix élevés, il y a beaucoup de marques et de modèles de parapente.

Attention ! Recommandations !

Le vol libre fait partie des sports dangereux comme le VTT, le roller, le ski ou aller au travail à Paris en voiture.

Qualités requises : un minimum de condition physique (il y a bien des handicapés qui volent, mais avec assistance...). Ne pas se lancer dans des conditions dépassant son niveau, ne pas paniquer ou surcontrer en cas de pépin (agir en aggravant la situation).

Les dangers :

  • voler sous le vent, c'est à dire derrière un obstacle où se produisent des turbulences,
  • se faire aspirer par un gros nuage en formation,
  • utiliser une aile pas adaptée au niveau du pilote,
  • problème matériel, par exemple rupture des suspentes,
  • collisions : il y a bien un code de l'air (priorités), mais difficile à respecter en circulant en trois dimensions et sans routes tracées ni moyen de s'arrêter ; sur certain sites les embouteillages sont réputés !

Les accidents lors des décollages et des atterrissages sont beaucoup plus nombreux que ceux en vol, c'est pourquoi le port du casque est devenu une habitude.

J'ai eu personnellement quelques pépins :

  • décollage en ayant oublié d'attacher les cuissardes → retour à la terre, plus de peur que de mal !
  • atterrissage en travers de la pente → bras cassé
  • essai d'une nouvelle voile → chute en feuille morte jusque dans les arbres
  • souvent mis la voile dans les ronces qui poussent très bien sur les décollages → démêlage interminables, nécessitant parfois la réparation de l'aile.

Localisation, Situation Où voler ?

La France est bien placée en nombre de pratiquants (15 000 environ, hors élèves et baptèmes) et en sites (plus de 500 référencés par la FFVL) ; d'ailleurs beaucoup d'allemands, d'italiens et de suisses viennent en France, et aussi parce que la réglementation y est moins dure que chez eux.

En plaine on fait du treuil et du vol thermique ; en bord de mer, du dynamique facile ; en montagne, c'est plus varié et plus beau, mais plus dur aussi.

Les falaises de Normandie offrent des heures de vol cool en soaring. Notre site de prédilection (pas trop loin de Paris) est au nord du Havre (photo ci-contre).

En Champagne : nombreux petits sites mais les vignes avec leurs piquets sont de vrai tapis de fakir géants !

A la montagne : Le Puy de dôme est pratique à cause de la navette ou des touristes pour nous remonter. Le Cantal est plus isolé (sauf le Puy Mary). Alpes et Pyrénées sont très réputés.
Nous aimons beaucoup Annecy, son cadre, le tour du lac, mais les sites y sont très fréquentés.

On va l'hiver à Roquebrune-Cap-Martin, près de Monaco ; le temps y est encore clément à cette époque : vol au dessus des piscines, et atterrissage sur la plage des nudistes !

Les Vosges, à 450 Km de Paris ont du charme, surtout en automne.

J'ai volé au Brésil, au Mexique, au Maroc, en Grèce, en Espagne, en Italie et en Corse, mais sans pouvoir faire beaucoup de tourisme ; toute l'activité tourne autour de la recherche de sites, les déplacements, les récupérations et l'observation de la météo.

Manifestations

Mi septembre chaque année, a lieu le festival du vol libre de St Hilaire du Touvet (près de Grenoble). C'est un rassemblement mondialement connu - marché de l'occasion, foire, concours de films, d'avions en papier et déguisements ; tout vole à cette occasion : dragon, locomotive, éléphant rose, échassier, fauteuil transatlantique... ; j'ai participé une année avec un postiche géant (lunettes/moustache), une des rares fois où le show a été annulé à cause du mauvais temps !

Le premier salon parisien du vol libre c'est déroulé du 27 au 28 septembre 1997 à Trappe / Elancourt (là où se trouve le plus haut sommet parisien !).

Il y a eut les premiers jeux (olympiques ?) mondiaux de l'air en septembre 1998 en Turquie.

Le Mondial de l'air se passe au mois de mai à Gap-Tallard.

Le Red Bull Vertigo est une compétition de parapente et de deltaplane acrobatique au bord du Lac Leman.

Le festival du vent a lieu en Corse chaque année à la mi octobre.

Compétitions

Pour faire de la compétition il faut demander un numéro à la fédération et payer un petit supplément de cotisation. Il y a deux catégories pour amateurs : A et B. La catégorie B est ouverte à tous, et il faut obtenir un certain nombre de points pour passer en A. Une compétition comporte des épreuves de distance, en ligne droite ou en boucle. Il faut photographier des balises (repères au sol) en vol pour valider le parcours (le GPS remplace maintenant avantageusement ce système).

Documentation

Les magazines : Parapente mag, Vol libre, Aérial, plus les journaux de la ligue et de la fédération.

Internet regorge de sites consacrés au parapente. Voir cette page de liens : .

Lexique démystification

Pour comprendre les conversations de libéristes qui, comme beaucoup de corporations, ont leur langage, voici un petit dictionnaire.

360
Tour complet en vol ( 360° ) ; on en fait plusieurs, plus ou moins sérés (engagés), pour descendre sans s'éloigner.

Approche
Moment du vol avant l'atterrissage, appelé aussi prise de terrain, pendant lequel on peut décrire un L, un U ou des S dans l'air.
B (faire les)
Manoeuvre de descente rapide qui consiste à tirer les élévateurs médians pour réduire la surface portante de l'aile.
Biroute
Manche à air.
Brise
Type de vent généré par le soleil chauffant les versants des vallées.
Cravate
Pliure de l'aile provoquée pendant le décollage par les suspentes emmélées.
Cross
Type de vol de distance en montagne.
Décrochage
Chute lente d'un engin planant dû à un manque de vitesse.
Dégueulante
Contraire d'ascendance ; le mot suggère le coté négatif de la chose. Pourtant si l'air monte quelque part, il faut bien qu'il redescende, et nous aussi !
Etaler
Mettre en place la voile par terre avant le gonflage.
Fermeture
Repliage involontaire (voir oreilles et B) d'une partie plus ou moins grande de l'aile en vol.
Finale
Partie de vol en ligne droite entre la fin de l'approche et le posé.
Finesse
Caractéristique de plané d'un engin volant donnée par le rapport entre la distance horizontale parcourue et l'altitude perdue. Les premiers parapentes avaient une finesse de 2 et les meilleurs actuellement 10. C'est 20 à 60 pour un planeur !
Frontale (faire une)
Fermeture du bord d'attaque.
Fusible (faire le)
Le fusible est celui (plus expérimenté ou plus hardi) qui décolle en premier pour tater les conditions.
Gonflage
Phase de montée avec mise en forme de l'aile avant la course de décollage.
Gros noir qui suce
Expression imagée désignant un nuage d'orage en formation qui aspire l'air, et tout ce qu'il contient, sous lui.
Navette
Tournée de ramassage pour remonter les pilotes ou les chaufeurs récupérant leur voiture restée au décollage.
Oreilles (faire les)
Technique de descente rapide qui consiste à rabattre les bouts de l'aile pour réduire sa surface.
Pente-école
Terrain d'exercice pas trop pentu pour ne pas décoller !
Plafond
Niveau à la base des nuages où l'ascension s'arrête.
Plouf
Vol minimum, directement à l'atterrissage, lorsque les conditions (ou la compétence) ne permettent pas de tenir en l'air.
Polaire
Courbe fonction du taux de chute et de la vitesse ; elle indique la vitesse de décrochage, la finesse et le taux de chute minimum.
Pompe
Ascendance thermique. La "pompe à couillons" est une bonne pompe, facile à prendre et toujours au même endroit.
Récupération (récup')
Récupération de pilote vaché, souvent en concurence avec la navette.
Ressource
Reprise d'altitude suite à un coup de frein, avec perte de vitesse pouvant entraîner un décrochage.
Restitution (restit')
Moment du soir où le sol rend la chaleur emmagasinée pendant la journée, créant une ascendance douce et étendue.
Rouli
Oscillation latérale (voir tangage).
Rouleau
Turbulence derrière un obstacle ou en haut d'une falaise.
Soaring
Type de vol en dynamique le long d'une paroie façon "essuie-glaces".
Tangage
Oscillation d'avant en arrière (voir rouli).
Taux de chute
Vitesse vers le bas en air calme. C'est 1 à 2 m/s pour un parapente.
Thermique
Nom plus savant de la pompe.
Touch and go
Toucher le sol (ou presque) et repartir ; très fun !
Transition
Passage d'une zone favorable à une autre, par exemple aller d'un versant à l'autre d'une vallée.
Treuil
Technique pour s'envoyer en l'air en plaine.
Tumbling
Figure d'acrobatie consistant à faire faire à l'aile un tour complet par l'avant (axe horizontal), chose que l'on croyait impossible avec un engin "mou".
Twist
Quand le pilote est fortement tourné par rapport à l'aile.
Vache (se vacher)
Atterrissage plus ou moins volontaire, sur le plancher des vaches, hors du terrain officiel.
Vent de cul
Vent arrière, pas bon au décollage ni à l'atterrissage, permet d'avancer vite entre les deux.
Vrille
Rotation brusque de l'aile sur l'axe vertical.
Wing over (en abrégé : waga)
Alternance rapide de virages inversés.

Conclusion

Le parapente est une passion qui occupe presque tous mon (beau) temps libre. Le gros inconvénient, c'est que Paris n'est pas le meilleur endroit pour cette activité !

Salutations